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LA CONFÉDÉRATION.


Québec, 2 juillet 1867.


Les gens qui n’aiment point le bruit et l’agitation des fêtes publiques ont dû être satisfaits. La Confédération a fait, hier, son entrée dans la bonne ville de Québec, sans vacarme. On l’a reçue fort poliment ; chacun lui a tiré son coup de chapeau.

À peine quelques-uns de ses adversaires vaincus sont-ils allés à la campagne — en pique-nique — pour ne pas assister à son tranquille triomphe.

Voici donc le Bas-Canada marié en secondes noces. Le premier ménage, en somme, a été heureux, quoique notre conjoint, le Haut-Canada, n’eût pas tout-à-fait l’humeur facile. De temps à autre, il nous menaçait d’une scène, prétendait que c’était de sa bourse que sortait la plus grosse part de l’argent qui faisait bouillir la marmite ; bref, il nous accusait de vivre à ses dépens. Il nous fallait bien pourtant continuer à mettre la tête sur le même oreiller et prendre notre époux en patience.