Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/221

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avez hâte du reste que ma parole se taise devant de plus harmonieux accents et que le concert reprenne son cours.

Il ne me reste qu’à vous remercier de votre indulgence, et. qu’à vous dire que si j’ai fait acte de bonne volonté en venant à l’improviste prendre la parole en cette réunion, vous n’avez jamais fait plus grand acte de charité que de m’écouter, que de m’applaudir. Je joins mon remerciement à la reconnaissance que les pauvres vous doivent.

Je crois bien cependant que c’est seulement en m’écoutant que vous aurez fait acte de charité. Est-ce bien en effet faire la charité que de payer si peu pour assister à un aussi charmant concert ? Le plaisir emporte la dépense. Si, comme on n’en peut douter en jetant un coup d’œil sur le programme, la seconde partie du concert répond à la première, vous devrez, en sortant, encore quelque chose aux pauvres. Musique délicieuse, voix charmantes, morceaux choisis, violon, piano et vaudeville : tout cela pour les pauvres, mais que ferait-on donc pour les riches ?…

Je vous demande pardon ; cédant à mes habitudes de journaliste, j’allais faire, séance tenante, le compte-rendu de la. soirée. La suite au prochain numéro.