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Vous avez besoin de sa fortune pour arriver à la position à laquelle vous avez droit, et elle a besoin de vous pour que sa fortune lui obtienne dans le monde le rang qu’elle mérite. Vous vous aimerez juste assez pour être heureux. Allez dire cela à Mlle  Aubé.

Mme  Perret s’en alla trouver son mari.

— Perret, lui dit-elle, que penses-tu du docteur Blandy ?

— Blandy ! il sera riche un jour.

— Tu sais, c’est ton futur gendre. Quelle dot donneras-tu à ta fille ? Cela l’intéresse, ce garçon.

— Je ne lui donnerai que ma bénédiction.

— Tu verras que le docteur ne trouvera pas que c’est assez !




IV.

LE MARIAGE DE BLANDY


Un an s’est écoulé dans l’existence de Blandy depuis le dernier chapitre. L’habile docteur a consacré cette année laborieuse à faire la cour à la famille Perret.

Exact comme le canon de l’île Ste. Hélène, on l’a vu tous les soirs, à huit heures précises, sonner à la porte de la magnifique résidence de l’opulent négociant, au Beaver Hall. Il venait déposer ses hommages aux pieds de Mademoiselle Perret. Souvent l’après-midi, on le rencontrait accompagnant les deux dames dans les magasins ; et lorsqu’on les apercevait quelque part, on pouvait dire, sans risquer de se tromper, qu’il n’était pas loin.

Chaque dimanche après-midi, il faisait à pieds le tour de la montagne avec son futur beau-père, qui avait pris depuis