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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

taux, ni de chair, mais des deux à la fois. Pour un genre d’alimentation aussi varié que celui de l’homme, il faut des molaires aptes à tous les usages ; elles doivent broyer comme celles des herbivores, elles doivent découper comme celles des carnivores ; par leur structure enfin, elles doivent être un moyen terme. Et en effet, par leur couronne large, elles conviennent à la nourriture végétale ; par leurs inégalités un peu tranchantes, elles conviennent à la nourriture animale.

Les deux premières se nomment petites molaires. Elles sont les plus faibles des cinq et n’ont qu’une racine. Les deuxDents du loup.
Dents du loup.
i, incisives ; c, canine ; m, petites molaires ; r, carnassière ; s, conduit de la salive.
petites molaires, la canine et les deux incisives sont les seules qui se renouvellent. Répétez-les quatre fois, et vous aurez les vingt dents de la première dentition, dents qui commencent à tomber vers l’âge de sept ans et sont peu à peu remplacées par d’autres. Là se bornent pour le moment les dents d’Émile, qui n’en compte que vingt.

Les trois autres ne poussent qu’une fois. On les nomme grosses molaires. La dernière, à gauche de la figure, est la dent de sagesse. Comme les grosses molaires ont à supporter, lorsqu’on mange, une pression très forte, leur racine se compose de plusieurs pivots qui plongent chacun dans une cavité spéciale. Cette disposition a évidemment pour but de multiplier les points d’appui, pour consolider les molaires et les empê-