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XVII

LA CHASSE AUX DIPTÈRES




Après ce relevé des vivres des Bembex sous forme de larve, il convient de rechercher le motif qui peut faire adopter par ces Hyménoptères un mode d’approvisionnement si exceptionnel parmi les fouisseurs. Pourquoi, au lieu d’emmagasiner au préalable une quantité suffisante de vivres sur lesquels l’œuf serait pondu, ce qui permettrait de clore, immédiatement après, la cellule et de n’y plus revenir ; pourquoi, dis-je, l’Hyménoptère s’astreint-il à ce labeur d’aller et revenir sans cesse, pendant une quinzaine de jours, du terrier aux champs et des champs au terrier, s’ouvrant chaque fois avec effort un chemin dans le sable éboulé, soit pour chasser aux environs, soit pour apporter à la larve la capture du moment ? C’est ici, avant tout, une question de fraîcheur de vivres, question capitale, car le ver refuse absolument tout gibier faisandé, envahi par la pourriture : comme aux vers des autres fouisseurs, il lui faut de la chair fraîche, et toujours de la chair fraîche.

Nous venons de voir, au sujet des Cerceris, des Sphex et des Ammophiles, comment la mère résout le