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La théorie ondulatoire dont Aristote semble avoir eu l’intuition et qu’Huyghens formula après Malebranche ne recueillit que très peu de partisans. Il faut dire que bien des difficultés maintenant résolues parurent insurmontables à une époque où l’analyse mathématique n’était pas encore le merveilleux instrument qu’elle est devenue. L’idée d’une propagation par ondes analogues à celles qui se déplacent concentriquement quand on jette un caillou dans une eau tranquille soulevait en effet des problèmes déconcertants. Au contraire, rien ne paraissait plus naturel que la réflexion d’un corpuscule lumineux assimilé à une balle élastique ; l’image rentrait dans le domaine des représentations concrètes.

Tant qu’il ne s’agit d’ailleurs que d’expliquer les phénomènes de réflexion et de réfraction, la discussion put sembler purement académique. La théorie de Newton, plus simple, n’ayant pas besoin de faire intervenir un milieu spécial, l’éther (nécessaire aux ondes de Huyghens) apparut plus économe de suppositions et devant être préférée. Mais Newton fut conduit lui-même à admettre l’existence de l’éther (auquel il ne donnait pas, il est vrai, le rôle principal) dont il combinait les mouvements avec ceux des corpuscules lumineux pour expliquer certains phénomènes moins élémentaires que ceux de la réflexion et de la réfraction.