Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/20

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J’en emploierai la rente et le fonds, je vous jure,
À sauver à l’honneur une mortelle injure.
J’attends un avocat, et je vais l’en charger.
Et vous, en ce moment, qui voulez m’obliger
Par la protection d’un oncle que j’honore,
Que je connais beaucoup, j’ajoute même encore
Digne du noble poste où j’apprends qu’on l’a mis,
Gardez-vous, je vous prie, au moins, mes chers amis,
De souiller par vos soins la beauté de ma cause.
S’il faut d’un tel crédit que votre main dispose,
Que ce soit par clémence, ou pour aider des droits
Que ne peut protéger la faiblesse des lois.


Scène VI

ÉLIANTE, ALCESTE, DUBOIS, PHILINTE.
ALCESTE.

Te voilà ? tu viens seul ?

DUBOIS.

Te voilà ? Tu viens seul ? Ah ! monsieur quel message !

ALCESTE.

Quoi donc ?

DUBOIS.

Quoi donc ?Si vous saviez !

ALCESTE.

Quoi donc ? Si vous saviez !Parle sans verbiage.

DUBOIS.

Je n’aurais jamais cru, puisqu’il faut achever,
Monsieur, un avocat si pénible à trouver.

ALCESTE.

En vient-il un enfin ?

DUBOIS.

En vient-il un enfin ? Donnez-vous patience.

ALCESTE.

Morbleu !…

DUBOIS.

Morbleu !…Je viens, monsieur…