Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PHILINTE.

Monsieur !… monsieur !…Que vois-je ? Et quels fâcheux éclats !

(Aux laquais, qui entourent le procureur et cependant hésitent à l’aspect de Philinte.)

Dubois, retirez-vous.

(Les gens sortent.)

Scène VIII

ALCESTE, PHILINTE, LE PROCUREUR.
LE PROCUREUR, à Philinte.

Dubois, retirez-vous.Monsieur, je vous atteste
Contre cet attentat insigne et manifeste.

PHILINTE, à Alceste.

Eh ! mon cher, qu’est ceci ?

ALCESTE, furieux.

Eh ! mon cher, qu’est ceci ? Laissez-moi ; mes transports,
Ma colère, n’ont pas de termes assez forts.

LE PROCUREUR, faisant le courroucé.

Je viens pour un billet que monsieur me dénie,
En osant me traiter avec ignominie.

PHILINTE.

Un billet ?

LE PROCUREUR

Un billet ? Bon billet de deux cent mille écus.

PHILINTE.

Ah ! je commence à voir…

ALCESTE.

Ah ! je commence à voir…De vos lâches refus
Voyez-vous maintenant la suite déplorable ?
Mon avocat n’a plus ce billet détestable,
Et le voilà tombé dans les mains d’un fripon.

LE PROCUREUR

Vous l’entendez, monsieur ?

PHILINTE, à Alceste.

Vous l’entendez, monsieur ? Cette fois, tout de bon,
Vous perdez la cervelle, et votre humeur s’emporte
À de fâcheux excès, et d’une étrange sorte.