Vous êtes rusé ; l’on peut l’être encor plus.
Je ne vous comprends pas…
Fi donc ! vous voulez rire.
En honneur…
Allons donc.
Comment ?
Je me retire.
Un mot encore, monsieur. Je puis vous assurer
Que je suis sans détour. Pourquoi délibérer
Pour vous ouvrir à moi ? pour me faire comprendre
Quel biais, après tout, ici vous voulez prendre ?
Je ne biaise point ; jamais, en aucun cas.
Et je vous dis bien haut, comme à cent avocats,
Eussent-ils tous encor mille fois plus d’adresse,
Que je ne fus jamais dupe d’une finesse.
Vous êtes bien tombé, de vouloir en ces lieux
Tendre à ma bonne foi des pièges captieux !
Ah ! je vous vois venir ! vraiment je vous la garde !
Oui, sans doute, attendez qu’ici je me hasarde
À vous offrir un tiers ou moitié de rabais ;
Que j’aille innocemment donner dans vos filets,
Et, séduit par votre air, qui me gagnera l’âme,
Convenir plus ou moins des droits que je réclame ;
Tandis que, mot à mot, du cabinet voisin,
Des témoins apostés en tiendront magasin ;
Tandis que finement deux habiles notaires
Y dresseront un texte à tous vos commentaires !
Je vous le dis, monsieur ; mais pour vous faire voir
Que je connais la ruse autant que mon devoir.