Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/181

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enseigner et qui tiendront à enseigner, c’est-à-dire qui auront des convictions profondes et une ardeur d’apostolat, et il est probable que c’est cela qu’il faut pour enseigner avec puissance et avec fruit.

— Mais encore faut-il s’organiser, donc s’associer : l’enseignement sera toujours aux mains d’associations catholiques, protestantes, juives, maçonniques, etc. — Evidemment l’enseignement sera toujours aux mains d’associations enseignantes ? Eh bien, associez-vous ! Vous n’êtes ni catholiques, ni protestants, ni juifs, ni maçons. Soit. Moi non plus. Vous m’êtes plutôt agréables. Eh bien, associez-vous, pour donner un enseignement qui ne soit que de l’enseignement. Vous me prendrez pour professeur. Je retiens part.

— Mais cet enseignement qui n’est que de l’enseignement, c’est précisément l’Etat qui le donne, qui peut le donner, qui peut seul le donner, et c’est pour cela que nous avons voulu et que nous voulons un enseignement d’Etat, neutre au milieu de tous les enseignements confessionnels, ou plutôt planant au-dessus de tous les enseignements de partis.

— Il y a du vrai dans ce que vous dites, et je l’ai reconnu dans mon article sur Guizot qui plaidait cette thèse avec éloquence ; il y a du vrai dans ce que vous dites ; seulement ce n’est pas vrai. C’est assez vrai en théorie, encore qu’il y eût