Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ambassadeur, car les relations extérieures font partie de la défense, ayant sa politique personnelle — cela s’est vu, mais ce n’en est pas meilleur — et non pas celle de son ministre. En ces choses le gouvernement doit avoir un pouvoir absolu. Il doit, dans son propre intérêt, et nullement pour respecter la liberté de ses fonctionnaires, consulter ses subordonnés ; mais il doit exiger d’eux, quand il a pris son parti et qu’il commande, une obéissance passive.

S’il y a pourtant à parler de la liberté des fonctionnaires et si c’est même une question qui s’impose et qui est assez délicate à traiter, c’est que, encore et toujours, l’Etat ayant pris l’habitude de se mêler de ce qui ne le regarde pas, il a sous ses ordres un certain nombre de fonctionnaires qui ne devraient pas l’être, qu’il a tendance à traiter comme les autres, qui pourtant sont d’une nature essentiellement différente et qui doivent être soumis à un régime tout particulier. L’Etat est chargé normalement de la police et de la défense. Tous les fonctionnaires qui sont employés par le gouvernement à ces deux offices sont des agents du gouvernement ; l'Etat s’est chargé de la religion, de l’enseignement, de la perception des impôts, de l’administration de la justice, de vendre du tabac, d’administrer la poste, de transporter des voyageurs et des marchandises, etc. Soit ; mais il est évident que les hommes qu’il emploie à tout cela