Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/34

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rédacteurs des Déclarations ont surtout songé, comme il était naturel, aux droits qui étaient contestés ou refusés ou violés sous l’ancien régime, et que, la liberté d’enseignement existant sous l’ancien régime, ils n’ont pas songé à la réclamer ou à l’affirmer ? Il est probable ; mais on ne sait pas.

La liberté d’association est-elle un droit de l’homme ?

Les Déclarations n’en parlent pas. Elles parlent du droit de « s’assembler paisiblement » et du droit de « libre exercice des cultes « ; mais non pas du droit d’association, qui est autre chose. Ecartent-elles volontairement ce droit, n’en voulant point ? Je le croirais assez facilement ; parce que les rédacteurs des Déclarations sont très « antiaristocrates » et doivent voir dans les associations des germes possibles, des semences et des menaces d’aristocraties, de corps aristocratiques. Mais je n’en sais rien. Je sais seulement que les Déclarations n’inscrivent pas le droit d’association dans leur énumération des droits.

Le droit de coalition ouvrière est-il un droit de l’homme ? Même silence.

En sens inverse, les auteurs des Déclarations inscrivent comme droit de l’homme l’égalité et la propriété. Par ces mots : « La propriété est un droit de l’homme », faut-il entendre que tout homme a le droit d’être propriétaire, comme il a le droit d’être libre d’aller et de venir et d’être