Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/359

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rissement dont ils ne peuvent plus se relever ; qu’en particulier le despotisme modern style, c’est-à-dire, dans un pays prétendu libre, la domination d’un parti, la domination d’un syndicat politique qui vit de l’Etat et qui, en asservissant les autres, tarit les sources de l’activité individuelle et collective dont profiterait l’Etat, est un gouvernement qui ampute et qui mutile la nation plus qu’une guerre malheureuse ne pourrait faire, est un gouvernement qui fait descendre le pays chaque année d’un cran dans l’échelle comparative des nations, tant au point de vue financier qu’au point de vue politique.

Désirer cet état de choses, c’est antipatriotique, le subir volontiers c’est un oubli du patriotisme. L’acceptation de la servitude, la facilité à la servitude, c’est la misère physiologique d’un peuple ; c’est la diathèse d’un peuple qui ne tient plus beaucoup à vivre, ou qui n’en a plus la force, ou qui en a oublié les moyens.

Eh bien, il faut un peu se forcer soi-même. Il faut faire violence à ses goûts en considération de son intérêt. Il faut se dire un peu tous les matins que la servitude est une chose agréable, quand on en a l’appétit, mais que la liberté est une chose utile.

C’est le cas de l’homme qui aime à rester dans son lit le matin, mais qui finit par se persuader qu’il a le plus grand intérêt à se lever de bonne