Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/58

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nous dire tranquillement : « Il n’existe point d’analogie entre le corps politique et le corps vivant, sauf celles que nécessite la dépendance mutuelle des parties que ces deux corps présentent. L’organisme social discret au lieu d’être concret, asymétrique au lieu d’être symétrique, sensible dans toutes ses unités au lieu d’avoir un centre sensible unique, n’est comparable à aucun type particulier d’organisme individuel, animal ou végétal… Je me suis servi d’analogies péniblement obtenues, mais seulement comme d’un échafaudage qui m’était utile pour édifier un corps cohérent d’inductions sociologiques. Démolissons l’échafaudage : les inductions se tiendront debout d’elles-mêmes. »

Autrement dit : effaçons comme vaines et ridicules toutes les raisons qui nous ont servi à établir une vérité ; la vérité est acquise et reste debout.

Ce qui reste surtout, c’est que le système « organisme social » peut servir « à édifier un corps cohérent d’inductions », mais non pas un corps social. Ce qui reste, c’est que l’organisme social « n’est comparable à aucun organisme » connu, et que par conséquent le considérer comme un organisme est tout aussi rationnel que de l’appeler cosinus ou asymptote.

Les tenants de « l’organisme social » se moquent sans doute de Bonald qui considérait la société et aussi la famille et aussi le gouvernement et aussi n’importe quoi, comme des trinités, et qui voyait