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VIII

SA MÉTAPHYSIQUE.



Voulant dresser une morale, Platon prétendit l’établir sur une métaphysique.

Dès cette première démarche on peut l’arrêter et lui dire qu’il y a un grand péril à fonder ce qui doit être certain et inébranlable sur ce qui a toutes les chances du monde d’être incertain et indécis. On peut lui dire aussi que c’était là une première infidélité à son maître, puisque Socrate, ou n’a pas fait de métaphysique du tout (ce qui est possible ; car enfin nous ne savons rien de lui) ou, au moins, n’a pas subordonné la métaphysique à la morale, ayant indiqué une métaphysique utile à la morale, sans du reste l’approfondir, ayant — comme le suppose assez ingénieusement M. Croiset — enseigné Dieu « dans la mesure où il importe à l’homme de le connaître pour lui obéir ».

En tout cas, en se faisant métaphysicien, Platon