Page:Faguet - Pour qu’on lise Platon, Boivin.djvu/27

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des médecins. De leur côté, les pilotes font mille actions semblables ; abandonnent à terre de parti pris les passagers quand ils lèvent l’ancre, commettent toutes sortes de fautes dans la navigation, jettent les hommes à la mer et leur font souffrir des maux de toute espèce. Croyant tout cela nous décidons après délibération que ces deux arts ne pourront plus commander en maîtres ni aux esclaves ni aux hommes libres ; qu’une assemblée se formera, ou de nous seuls ou de tout le peuple, ou des riches exclusivement, que les ignorants et les artisans auront droit d’émettre leurs avis sur la navigation et les maladies, sur l’usage à faire des remèdes et des instruments de médecine dans l’intérêt des malades, des navires et des instruments de marine pour la navigation, sur les dangers que nous font courir les vents, la mer, la rencontre des pirates, sur le point de savoir si dans un combat naval il faut à des vaisseaux longs opposer d’autres vaisseaux semblables. Après quoi nous inscrirons sur des tablettes les jugements de la multitude… et ces règles présideront pour l’avenir à la navigation et à la thérapeutique. Puis, chaque année, nous tirerons au sort des chefs, des magistrats, et ces chefs ainsi établis, réglant leur conduite sur les lois ainsi instituées, dirigeront les navires et soigneront les malades. Ensuite, lorsque ces