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Page:Faguet - Voltaire, 1895.djvu/172

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Voltaire

Parlant de tout avec l’air empressé
Et se moquant toujours du temps passé.
J’entends parler de nouvelle cuisine,
De nouveaux goûts ; on crève, on se ruine,
Les femmes sont sans frein, et les maris
Sont des benêts. Tout va de pis en pis.

Le dénouement est joli, rapide, vif, touchant sans sotte sensiblerie, d’un très agréable ton. Après certains soupçons qui ont été un outrage pour Nanine, le comte, écoutant son cœur, assure qu’il doit à Nanine une réparation, et cette réparation c’est de la prendre pour femme.

LE COMTE

Si vous avez oublié cet outrage.
Donnez-m’en donc le plus sûr témoignage :
Je ne veux plus commander qu’une fois ;
Mais jurez-moi d’obéir à mes lois.

HOMBERT[1]

Elle le doit, et sa reconnaissance…

NANINE

Il est bien sûr de mon obéissance.

LE COMTE

J’ose y compter. Oui, je vous avertis
Que vos devoirs ne sont pas tous remplis.
Je vous ai vue aux genoux de ma mère ;
Je vous ai vue embrasser votre père ;
Ce qui vous reste en des moments si doux,
C’est, à leurs yeux, d’embrasser votre époux.

NANINE

Moi !

LA MARQUISE

........... Quelle idée ! Est-il bien vrai ?

  1. Père de Nanine.