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Page:Faguet - Voltaire, 1895.djvu/219

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les petits vers

Écoute : il faut avoir un poste honnête.
Les beaux projets dont tu fus tourmenté
Ne troublent plus, je crois, ta pauvre tête…
Dans mon logis il me manque un portier.
Prends ton parti, réponds-moi, veux-tu l’être ?
— Oui dà, Monsieur. — Quatre fois dix écus
Seront par an ton salaire, et de plus,
D’assez bon vin chaque jour une pinte
Rajustera ton cerveau qui te tinte.
Va dans ta loge ; et surtout garde-toi
Qu’aucun Fréron n’entre jamais chez moi.

Voltaire n’aurait fait que ses « petits vers », qu’il aurait dans la littérature française une place de premier rang à faire envie aux écrivains les plus illustres.