Page:Fagus - Colloque sentimental entre Émile Zola et Fagus, 1898.djvu/112

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Maissoyez ! — Contre vous ? ah cher Maître, cher Maître !
— Eh bien alors ? — Eh bien… c’est que… j’ai mon journal…
Mon directeur est un négociant très brutal :
La clientèle, c’est tout ce qu’il veut connaître !…
Que suis-je ? un employé… J’ai mon pain… — Bon ! et toi ?
— Ah mon cher, je vous suis tout dévoué !… mais quoi !
J’ai ma première, et ce public est si féroce…
— Et toi ? — Mais comment donc ! cependant… seulement…
Tu sais, je sollicite du gouvernement
Une commande… et dame ! quand on a des gosses…
— Et toi ? — L’on m’a promis la croix (moi, je m’en fous,
Mais l’éditeur, tu sais…) — Et vous ? — Et vous ? et vous ?
— L’Académie… Un tel en a pour six semaines…
Et, j’ai compris… peux pas laisser passer la veine…
— Moi… dois me marier… dot… beau-père… veut pas…

Ah malheureux ! êtes-vous donc roulés si bas !

8 juin 1898.

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