Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/21

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Entre rut et folie, et crime, autre folie,
Et tous nos appétits, désir, transe, plaisir :
L’univers n’est que danse et vertige la vie,
Dansons jusqu’à crever, tournons jusqu’à mourir !

Ramassant leur carcasse à même un noir suaire.
D’horribles vieilles se présentent frétillant,
  Et des fillettes poitrinaires
  Chargées de fleurs, drapées de blanc :

  — Entrez dans la danse,
  Voyez comme on danse :
   Sautez, dansez.
 Embrassez qui vous aimez !

Sur un galant fredon mon acolyte étrange,
Boitillant et craquant des os s’est éclipsé ;
  Une fillette aux grands yeux d’ange,
  Sautillante, s’est avancée :

  — J’ai mes pommes à vendre,
  Des rouges, des blanches.
  Toutes, toutes pour un sou :
  La plus belle en voulez-vous ?