Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/286

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a donné sept autres années, les marques de la puberté lui annoncent qu’il peut devenir père à son tour. Dans le troisième âge ses membres s’accroissent ; un léger duvet d’une couleur indécise orne son menton. À vingt-huit ans toute sa force est venue ; cette époque la vertu paraît dans tout son éclat. À l’âge de trente-cinq ans il est mûr ; il est temps qu’il connaisse l’amour si désiré. À quarante-deux ans son âme est portée aux grandes choses ; ce qui est vil ne lui inspire que du dégoût. À quarante-neuf ans il a la plénitude de l’intelligence et de l’art de bien dire. À cinquante-six ans il possède encore ces heureux dons. Il peut encore à soixante-trois ans, mais il s’affaiblit : sa vertu, sa sagesse, son éloquence diminuent. Hélas ! parvenu à sa soixante-dixième année, ce n’est plus qu’un fruit mûr pour tomber dans la mort.

IV.

Il est difficile de connaître l’étendue de la science universelle : elle est cachée dans une obscurité impénétrable ; elle repose hors de notre sphère en un lieu sublime, qui sert de limite à toutes choses.

V.

II est un Dieu maître suprême ; aucun des immortels n’a un pouvoir égal au sien. Nous ne pouvons avoir qu’une idée obscure de la divinité. Conjurons ce maître suprême de répandre quelques rayons de sa gloire sur nos lois et de leur donner un heureux succès.

VI.

Je désire que le deuil accompagne ma mort, que mes amis en me voyant fermer les yeux saluent mon âme de leur douleur et de leurs soupirs.

VII.

Aucun mortel n’est heureux, mais aussi aucun de ceux qu’éclaire le soleil n’est vertueux.

VIII.

J’aime les douces faveurs de Vénus, de Bacchus et celles des Muses : elles remplissent de joie les cœurs des infortunés mortels. Vieillissez en apprenant toujours quelque chose de nouveau.