Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/59

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aux formes variées ; vierge qui aimes le bruit des cymbales et le retentissement des tambours, mère puissante de Jupiter, déesse prompte à secourir les hommes, déesse belle et honorée qui partages la couche auguste de Saturne, toi qui te plais sur les montagnes et qui aimes les hurlemens sacrés des hommes, majesté bienveillante, douée d’une force prodigieuse, mère des dieux qui habitent le ciel et des hommes mortels ! c’est de toi que procèdent la terre et le ciel élevé, et la mer salée et les vents qui courent sur le monde. Déesse illustre, sois-nous favorable, protège-nous, donne-nous la paix et l’abondance de tous les biens et chasse loin de nous les pestes, les dangers et toutes les choses terribles.

XIV.

PARFUM DE JUPITER.

Le Styrax.

O vénérable Jupiter ! Jupiter éternel, nous te présentons nos prières, nos témoignages et nos vœux. O Jupiter ! toutes choses dépendent de ta divinité : la terre et les sommets immenses de la terre, les montagnes et la mer, et tout ce que l’air environne de son fluide élément, tout cela c’est à toi, Jupiter, fils de Saturne, générateur universel, commencement et fin de toutes choses ; Jupiter, qui tiens dans tes mains le tonnerre, les éclairs et la foudre, écoute-moi favorablement, accorde-moi la paix divine et le bonheur des richesses.

XV.

PARFUM DE JUNON.

Les Aromates.

O reine Junon ! illustre épouse de Jupiter, assise dans tes demeures aériennes et voilées d’azur, qui par de doux zéphyrs favorables charme le cœur des mortels, mère des nuages, génératrice des vents ! sans toi le souffle de la vie n’est pas respirable ; tu pénètres toutes choses en te mêlant au souffle des vents, seule tu règnes sur toute la nature, tu la domines toute entière ; tu viens jusqu’à nous, divine Junon, dans les sifflemens de l’air ; je t’en conjure, divine déesse, grande reine, viens à nous et sois-nous favorable en souriant de ta lèvre bienveillante.

XVI.

LE PARFUM DE NEPTUNE.

La Myrrhe.

Écoute-moi, Neptune à la chevelure mouillée par les ondes salées de la mer, Neptune traîné par de rapides coursiers et tenant dans la main ton trident acéré, toi qui habites toujours les immenses profondeurs de la mer, roi des ondes, toi qui presses la terre de tes eaux tumultueuses, toi qui lances au loin l’écume et qui conduis à travers les flots ton rapide quadrige ; dieu azuré à qui le sort accorda l’empire des mers, toi qui aimes ton troupeau armé d’écailles et les eaux salées de l’océan, arrête-toi sur les bords de la terre, donne un bon souffle aux navires et ajoutes-y pour nous la paix, le salut et les dons dorés des richesses.

XVII.

SUR PLUTON.

Magnanime Pluton, toi qui parcours les espaces sombres des enfers, le Tartare obscur et les immensités silencieuses voilées par les ténèbres, je t’implore en t’offrant un don favorable ; toi qui environnes de tous côtés la terre, qui produis toutes choses, toi qui as obtenu par le sort l’empire de l’Averne, demeure des immortels, dernière demeure des hommes, tu n’as pour empire que des champs environnés de ténèbres, les champs de l’Achéron lointain, éternel, inexorable, et le noir Achéron lui-même, sombre ceinture de la terre ; toi qui tiens tes droits sur les hommes des largesses de la mort, dieu puissant qui, vaincu par l’amour, enlevas la fille de Cérès au milieu d’un pré fleuri et l’entraînas sur ton char à travers les plaines azurées de la mer jusqu’à l’antre d’Atthide, où sont les portes de l’Averne ; dieu qui sais toutes les choses connues ou inconnues, dieu puissant, dieu illustre, dieu très-saint, qui te réjouis des louanges et du culte sacré de tes autels, sois-nous propice, je t’en supplie, sois favorable à la foule qui te vénère.

XVIII.

PARFUM DE JUPITER TONNANT.

Le Styrax.

O Jupiter, qui parcours les lieux enflammés