Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXXIX.

ENCENS DE NOTUS.

[[c|Le Liban.}} Vents rapides, impétueux, aux pieds ailés, venez à nous, vous qui roulez précipitamment avec les immenses nuages ; car Jupiter vous confie cette portion de l’air pour que vous ameniez vers la terre les nuées qui enfantent la pluie. Versez vos flots bienfaisans sur la terre aride, je vous en prie par le sacrifice que je vous offre.

LXXX.

PARFUM DE L’OCÉAN.

Les Aromates.

Je t’implore Océan, père dont l’origine est immortelle, père des dieux éternels et des hommes, qui environnes de tes replis les immenses contours de la terre. C’est de toi que viennent tous les fleuves et les flots de la mer ; c’est dans ton sein que croissent en foule les écueils. Écoute-moi, dieu illustre, purificateur des immortels, fin de la terre, bornes extrêmes du monde, je t’en prie, regarde d’un œil favorable tous les prêtres qui t’invoquent.

LXXXI.

PARFUM DE VESTA.

Illustre Vesta, chaste fille du vieux Saturne, toi qui conserves dans ta maison le feu éternel, donne à tes prêtres qui s’approchent pour le sacrifice, un cœur pur, la chasteté, la richesse, et la force des membres. Sois-nous propice, ô fondement inébranlable de tous les dieux. Toute-puissante, éternelle, aimable et douée d’une belle forme ; heureuse et souriante, assiste à tes sacrifices, accorde-nous des biens abondans et le bonheur d’une douce santé.

LXXXII.

PARFUM DU SOMMEIL.

Le Pavot.

Sommeil, père éternel, roi de tous les mortels et de tous les dieux et de tous les animaux que nourrit la terre ! tu règnes sur tous, vainqueur tout puissant, tu enchaînes tous les corps dans des liens agréables. Tu domptes toutes les inquiétudes, tu es le repos agréable après les fatigues, tu chasses les chagrins de tous les cœurs malades. Tu éloignes la crainte de la mort et tu calmes les esprits, car tu es bien vraiment le frère de l’oubli et de la mort. Je t’en supplie, comble-nous de tes douces faveurs, nous qui t’offrons de pieux sacrifices.

LXXXIII.

PARFUM DE LA MORT.

La Manne.

Écoute-moi, reine de tous les hommes, plus tu accordes de temps à leur vie, plus tu es proche d’eux. Tu tues les corps et les âmes par un sommeil éternel ; tu romps les liens de la nature humaine et tu fermes éternellement les yeux des hommes. Tu es commune à tous, et tu brises par une fin rapide les fleurs les plus charmantes. C’est en toi que viennent se résoudre toutes choses. Tu ne te laisses fléchir ni par les supplications, ni par les vœux. Bienheureuse et redoutable, ne viens à nous que bien tard, nous t’en prions par de pieux sacrifices, et accorde aux hommes une longue et heureuse vieillesse.

FIN DES HYMNES.