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un drôle de voyage.

Mimile fit aussitôt un nouvel inventaire de ses provisions.

« Il faut finir nos sandwichs, dit-il, il nous en reste chacun trois.

— Encore des sandwichs ! fit observer Charlot.

— Tu préférerais du café à la crème, avec des petits pains au lait… mais dame !…

— Si nous mangions du saucisson, pour changer ? hasarda Charlot.

— Non, non… ce sera pour midi.

— Alors, nous allons mettre un peu de beurre sur le jambon ?

— Pas de beurre non plus, » répliqua résolument Mimile.

Charlot n’osa plus faire aucune objection et se contenta de croquer des sandwichs, dont le pain était naturellement de plus en plus rassis ; le jambon seul, serré au milieu du pain, avait conservé une fraîcheur relative.

Ce repas, très-arrosé d’eau rougie, tirait à sa fin, quand nos petits voyageurs aperçurent une charrette attelée d’un vigoureux cheval. Elle contenait plusieurs personnes et arrivait grand train de leur côté.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? dit Mimile. Vite !… remettons nos sacs… Il ne faut pas se laisser surprendre.

— Si nous nous sauvions tout de suite ? dit Charlot.

Non ! ils croiraient que nous avons peur. Restons là tranquillement, ils ne pourront rien nous dire, nous ne faisons de mal à personne… »

Charlot obéit malgré lui. Il ne quittait pas des yeux le