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dans une île.

— Tu as raison, dit Charlot ; mais alors, reposons-nous jusqu’au moment du bain. Il fait très-chaud, mon sac est de plus en plus lourd ; je suis un peu las, Mimile.

— Couchons-nous dans les grandes touffes qui sont là, dit Mimile, on ne pourra pas nous y voir.

— Tout de suite, tout de suite, » répondit Charlot.

Mimile descendit le talus qui dominait l’endroit qu’ils avaient choisi. Charlot le suivit.

Les deux cousins se mirent immédiatement à l’aise, se servant de leurs sacs et de leurs manteaux roulés comme oreillers.

« Il faut, avant tout, voir l’heure qu’il est, » dit Mimile en tirant sa montre.

Puis il ajouta :

« Il est six heures… À huit heures et demie, nous nous baignerons.

— Entends-tu le bruit de l’eau qui coule ? dit Charlot ; ça fait comme une petite musique.

— Tu aimes mieux entendre ça que la cloche du collège.

— Oui ; et toi ?

— Moi, dit Mimile, si la cloche du collège pouvait sonner régulièrement l’heure des repas, j’en serais bien aise. Je ne trouve pas le collége ennuyeux. Dans les leçons, on apprend bien des choses qu’on est content de savoir.

— C’est toujours la même chose : finir un devoir pour en commencer un autre.

— Tu préfères laver la vaisselle, cirer des bottes et casser du charbon de terre, ou encore faire reluire les