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l’épisode des ours.

contre en ayant l’air de chercher des champignons. Je profiterai de la chose pour les empêcher de flâner trop longtemps par ici. Vous, restez bien cois dans votre cachette sans bouger ; vous en sortirez quand je viendrai vous le dire.

— Oui, Giboulot, » répondit Mimile.

Giboulot descendit de l’arbre, s’enfonça sous bois et tranquillement commença à faire semblant de chercher des champignons.

Il fut bientôt troublé dans cette feinte occupation par le gros et le menu gibier que les rabatteurs chassaient de son côté.

Les cerfs, les biches, les lièvres passèrent en foule à ses côtés, effarés et guidant leurs petits vers une autre partie de la forêt… De temps en temps, la fuite des traînards était accélérée par quelques coups de fusil que les gardes tiraient en l’air.

Cette grande battue dura plus de deux heures, pendant lesquelles Giboulot avait fini par s’asseoir à terre, le dos appuyé contre un gros arbre, pour éviter d’être éborgné par les cerfs et bousculé par les autres animaux.

Mimile et Charlot, pendant ce temps, risquant chacun un œil hors de leur trou, avaient suivi les diverses phases de cette longue opération.

Leur plaisir eût été grand sans la gêne qu’ils éprouvaient dans leur étroite cachette. Ils étaient obligés de s’y cramponner des pieds et des mains comme des ramoneurs dans un tuyau de cheminée, et cela ne laissait pas d’être fatiguant.

Le pis de l’affaire, c’est que les gendarmes qui avaient