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UN DRÔLE DE VOYAGE

L’orage qui, pendant vingt minutes, avait déchaîné toutes ses violences, venait de s’apaiser tout à coup.

La nuit, une nuit noire et profonde, avait succédé à la bourrasque.

« Ma foi ! en route, compagnons, dit alors Giboulot ; nous avons de bons souliers, et puis par ici c’est tout sable ; on n’enfonce pas.

— En route ! » répétèrent vaillamment Mimile et Charlot.

Ils avaient si bien dormi, qu’ils se sentaient en état de faire le tour du monde sans reprendre haleine.

« Pas si vite, dit Giboulot en modérant l’ardeur de ses compagnons ; vous devez vous souvenir que l’escalier est difficile et qu’il faut prendre ses précautions pour le descendre autrement que sur la tête. Tenez la rampe sans trop vous appuyer dessus, et suivez-moi.

— Nous allons faire attention, dit Mimile. Je vais te tenir par ta blouse, pendant que Charlot me tiendra par ma veste. »

La descente s’opéra ainsi qu’il vient d’être dit sans accident. Quelques minutes plus tard, nos trois voyageurs se trouvaient en pleine forêt.

« Es-tu bien certain que nous suivons la route qui conduit en Amérique ? demanda Mimile à Giboulot.

— Nous allons vers le sud-ouest, c’est tout ce que je sais, répliqua celui-ci.

— Alors c’est bien ça, dit Mimile.

— C’est qu’il ne s’agit pas de nous perdre, fit observer Charlot.

— Soyez tranquilles, je suis sûr de mon chemin. »