Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
233
la tribu des nez-rouges.

« Eh bien ? demanda le grand chef.

— Grand chef, dit le Nez-Rouge, j’ai trouvé le grand sachem.

— A-t-il daigné te parler par sa propre bouche ?

— Il m’a dit d’un air aimable : « Retourne d’où tu viens, gros imbécile. »

— C’est grave, très-grave, répliqua le grand chef ; cependant, il faut voir. »

Sur un nouveau signe du grand chef, Charlot, Mimile et Giboulot recommencèrent l’épreuve.

Ô prodige des prodiges ! ils enlevèrent chacun à leur tour l’énorme poids, absolument comme s’il eût été en carton peint.

Des applaudissements frénétiques accueillirent ce miracle, qui prouvait que le grand sachem favorisait nos trois amis.

« Je suis donc bien fort, » disait tout bas Charlot, qui ne pouvait revenir de son ébahissement.

« L’épreuve de la force étant faite, nous allons passer à celle du feu, dit le grand chef ; qu’on m’apporte une barre de fer rougie. »

Nouveaux cris de joie de la part de la foule, nouvelles frayeurs de nos petits aventuriers.

La barre de fer rougie au feu fut apportée avec de grandes pinces et déposée sur deux pierres, une à chaque bout. Elle crépitait, tant elle était ardente.

Le grand chef fit un geste aux trois patients.

« La première épreuve, dit-il, a prouvé que la faveur du grand sachem vous était acquise ; mais nous devons savoir si elle se continuera jusqu’au bout. Faites donc,