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UN DRÔLE DE VOYAGE

La hauteur de ce fortin était, au bas mot, de six mètres, et tout aurait été au gré de nos trois amis si, après en avoir fait le tour deux ou trois fois, ils n’avaient dû reconnaître qu’il était absolument inaccessible.

Giboulot n’était pas content :

« De là-haut, dit-il, nous aurions vu si bien, si bien ! C’était un rêve. Être à l’abri des coups, les voir distribuer entre deux adversaires également redoutés, avec la certitude qu’on n’en aura pas sa part… Non, non, je ne renoncerai pas à un pareil plaisir. Laissez-moi chercher encore, dit-il à Mimile et à Charlot, qui s’évertuaient à lui répéter :

— Giboulot, n’y pensons plus, c’est impossible, allons-nous-en très-loin. »

Il fit une dernière fois le tour du massif de rocs, et on le vit reparaître avec une allure triomphante.

« J’ai trouvé, s’écria-t-il, j’ai trouvé ! Faut-il que nous soyons étourdis de n’avoir pas fait cette remarque plus tôt.

— Quelle remarque ? dit Mimile.

Eh bien donc, dit Giboulot, cette remarque que voici un arbre dont les dernières branches dépassent le plateau du rocher, et que, cet arbre étant planté à un mètre à peine dudit rocher, c’est un escalier ou du moins une échelle toute faite que la nature semble avoir placée là tout exprès pour favoriser nos désirs.

— Il a raison, il a encore raison, ce Giboulot ! s’écrièrent les deux enfants ; rien ne lui échappe, rien n’est perdu pour lui. »

Giboulot salua du pied gauche pour remercier ses petits