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UN DRÔLE DE VOYAGE

débandèrent. Les Nez-Rouges triomphants redoublèrent d’efforts.

Une dizaine de cadavres, que Charlot estimait à plus de cent, jonchaient la terre.

Un groupe de fuyards se dirigeaient éperduement du côté du fortin.

« Ah ! mais, dit Charlot, il ne faut pas de ça. Je ne veux pas qu’ils viennent chez nous, moi, d’abord.

— Sois tranquille, dit Mimile ; maintenant que nous avons nos bâtons, nous saurons bien les empêcher d’arriver jusqu’à nous. D’ailleurs, ils ne devineront jamais notre arbre. »

En cela Mimile se trompait. Les Vilains-Museaux étaient de vilains museaux, mais ils n’étaient pas plus bêtes que d’autres la première chose qu’ils firent, après avoir tourné une ou deux fois au pied du rocher, ce fut de grimper à l’arbre, et même sans attendre leur tour. Cinq ou six y grimpèrent à la fois ; des singes n’auraient pas mieux fait.

Charlot n’était pas content :

« Est-ce qu’ils n’auraient pas pu se sauver d’un autre côté ? disait-il ; pourquoi sont-ils venus du nôtre ? »

Giboulot et Mimile ne perdaient pas leur temps en lamentations. Deux têtes de Vilains-Museaux apparurent sur les hautes branches de l’arbre qui conduisait vers le plateau.

Pan ! Pan ! Chacune reçut son coup de bâton. Et les deux têtes se renfoncèrent comme celles des diables dans les boîtes à surprise.

Les Vilains-Museaux étaient bien étonnés. Ils ne s’é-