Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/339

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
281
tout est bien qui finit bien.

— La tribu des Francs-Cœurs pourrait, dans vos voyages de découvertes, vous assister d’une cinquantaine de ses plus valeureux guerriers. Vous pourriez, avec une telle escorte, tenir tête aux tribus les plus indomptées, voyager comme le prince de Galles.

— Je ne veux tenir tête à rien du tout, s’écria Charlot. Je ne veux plus voyager du tout, ni comme le prince de Galles ni autrement. »

On me permettra d’interrompre ce touchant dialogue pour dire ici, entre parenthèses, que cet animal de Giboulot se tenait les côtes après chacune des réponses de Charlot, et que M. Émile lui-même avait une si grande envie de rire qu’il lui était impossible à la fin de continuer à faire sa partie dans cet interrogatoire.

Quant à Charlot, tout entier à la situation, il parlait d’abondance.

« Monsieur le général, dit-il, nous avons beaucoup d’argent ; si vous pouviez écrire à papa par le télégraphe sous-marin que si nous avons été bien méchants nous avons été aussi bien malheureux, que nous avons été morts plus de dix fois, que nous voudrions bien qu’il nous pardonne et que je serais bien content s’il voulait m’envoyer chercher, ici comme autrefois à l’école, par ma bonne Rosalie, ah ! vous me feriez trop de plaisir !

« Dites-lui, monsieur le général, que je sais à présent, que, pour voyager, il faut avoir la permission de ses parents et être grand, parce que sans cela on ne peut jamais faire que des bêtises partout, et partout attraper des malheurs. Dites-lui que je ne veux plus aller, nulle part qu’où il me dira, que Mimile et moi nous aime-