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tout est bien qui finit bien.

mans et nos sœurs sont à Paris, et ce seraient là les seules rencontres que je trouverais bonnes, moi, d’abord.

— Si je les voyais tout de suite nos papas, nos mamans et nos sœurs, dit Mimile, ça me ferait trop d’effet.

— À moi, dit Charlot, ça me ferait trop de plaisir, oh ! bien sûr, trop de plai… »

Charlot n’avait pas achevé sa phrase.

« Qu’est-ce qu’il y a, dit Mimile ? Qu’est-ce qui te prend, Charlot ? Comme tu es pâle !

— Oh ! dit Charlot. Oh ! oh ! oh ! oh ! »

Les yeux de Charlot semblaient sortir de leur orbite. Sa bouche était toute grande ouverte, ses lèvres essayaient de parler, mais n’y parvenaient pas ; sa main frémissante, étendue, faisait le geste de montrer quelque chose à Mimile…

« Regarde, dit-il enfin à Mimile, regarde… est-ce que c’est vrai ?… est-ce que cela peut être ?… nos deux papas qui viennent là-bas, ces deux messieurs, les deux du général… »

Mimile lui prit la tête dans les deux mains, et approchant sa bouche de son oreille :

« Oui, mon Charlot, oui, lui dit-il en l’embrassant, ce sont nos papas. »

Le pauvre petit ouvrit les bras et tomba à genoux…

Ah ! s’écria-t-il, pourvu qu’ils ne soient pas trop en colère. »

Mais déjà Charlot était dans les bras de son père, qui, inquiet de son émotion, lui disait en l’embrassant.

« Mon pauvre enfant, mon pauvre petit, mon gros Charlot, calme-toi, tout est oublié !  !  ! Viens, donne-moi