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l’embarquement

— Ah ! on a des puces ? dit Charlot avec une répugnance visible.

— Oh ! de petites puces très-propres ; elles ne sont pas comme ces puces de corps de garde qui mordent tout le monde ; celles-là sont des puces à nous, et c’est infiniment plus agréable.

— Infiniment plus, » dit Mimile.

Puis, s’adressant à Charlot, qui, à son insu, avait pris un air très-dégoûté :

« Dame, tu comprends que ce n’est pas comme à la maison.

— Après ça, mes petits amis, c’est à prendre ou à laisser, » dit le canotier.

Puis il ajouta, en donnant une petite tape sur la joue de Charlot :

« J’aime beaucoup les gros enfants, mais je ne puis en leur faveur rien changer aux habitudes de mon équipage. Dites-moi vite si vous acceptez ou non.

— Nous acceptons, monsieur, dit Charlot, comprenant qu’il ne devait pas reculer devant un désagrément pour faire son fameux voyage.

— Réfléchis, lui dit Mimile ; nous pouvons encore retourner à la maison, tandis qu’une fois embarqués…

— Ah ! dame, une fois partis, il faudra aller jusqu’au bout, dit le canotier.

— Je veux aller en Amérique ! s’écria résolument Charlot.

— C’est dit, et puisque c’est dit, il faut monter tout de suite à bord, car le jour baisse, et je dois prendre les dis-