Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
la bataille.

Nous ne chasserons jamais si nous nous en allons quand le gibier est là.

— Je te dis qu’il ne fait pas assez clair, répliqua Charlot, dont le cœur battait très-fort.

— J’ai des allumettes, répondit Mimile en fouillant dans ses poches.

— N’allume pas, n’allume pas, le lion nous verrait ! cria Charlot en tirant l’imprudent Mimile par sa manche. Il ne faut pas du tout que le gibier voie le chasseur. Tu ne sais pas chasser, toi, tu ne sais pas tout ce que Harrisson m’a appris. »

Mais le bouillant Mimile avait déjà fait de la lumière, et il se trouva que les yeux de bête fauve que les deux voyageurs avaient vus n’étaient autre chose que l’extrémité de deux tisons qui achevaient de se consumer tranquillement dans une cheminée rustique.

« Tiens, dit Mimile, qui parut très-désappointé, ce n’est qu’un reste de feu.

— J’aime mieux ça, dit Charlot, je n’avais plus chaud du tout. Nous pourrons le rallumer, dis ?

— Quelle chance ! il y a une chandelle sur la cheminée, » s’écria Mimile.

Charlot se mit à inspecter la masure dès qu’il la vit complètement éclairée.

« C’est drôle ici, dit-il en regardant autour de lui ; c’est une vraie cabane de sauvage. Bien sûr, il avait fait sa cuisine sur ce feu-là.

— De sauvage ou de pas sauvage, ça m’est bien égal ; ce qui me fait plaisir, par exemple, c’est qu’il y a de la paille et que nous allons pouvoir nous reposer dessus…