Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/525

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
503
SABHA-PARVA.

pierreries, ces princes de la terre, sire, environnés de brahmes, étaient dans le sacrifice du sage fils de Pândou comme de simples vaîçyas. 1758-1759.

» La fortune chez le roi des Dieux, chez Yama, chez Varouna ou, chez le souverain des Gouhyakas, ne parvient pas à la hauteur, que cette fortune, sire, atteint chez Youddhishthira. 1760.

» Depuis que j’ai vu cette éminente prospérité chez le fils de Pândou, mon âme, consumée d’envie, ne goûte plus de tranquillité ! » 1761.

Çakouni répondit :

« Cette fortune sans égale, que tu as admirée chez le Pândouide, écoute de ma bouche, prince au courage, qui ne se dément jamais, le moyen, que j’imagine pour l’obtenir. 1762.

» Je suis renommé pour les dés sur la terre, fils de Bharata ; j’en connais la science, j’en connais les coups, je connais toutes les subtilités du jeu. 1763.

» Le fils de Kountî aime le jeu et il ne sait pas jouer. Si on le provoque, il est certain qu’il ne fuira, ni le jeu, ni le combat ! 1764.

» Je triompherai de lui nécessairement, seigneur, en le trichant, et je ferai passer dans tes mains cette divine abondance : défie-le donc ! » 1765.

À ces mots de Çakouni, le roi Douryodhana tint, sans plus tarder, ce langage au roi Dhritarâshtra : 1766.

« Ce prince, qui sait jouer aux dés, sire, peut gagner au fils de Pândou toute sa fortune en quelques parties de jeu : veuille donc lui accorder ta permission. » 1767.

« Kshattri à la grande science est mon conseiller, fit Dhritarâshtra ; je me range toujours à son avis. Je m’a-