Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/112

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Ensuite il fut s’incliner devant son gourou : « Mon fils Outanka, lui répondit le maître, sois le bien venu ! Pourquoi as-tu tardé si long-temps ? » 818.

« Oh ! reprit Outanka ; le roi des serpents, Takshaka, m’a jeté un obstacle dans cette affaire ; ce qui m’a forcé à descendre au monde des serpents. 810.

» Là, j’ai vu deux femmes, qui tissaient des fils noirs et des fils blancs dans un voile fin, mis sur leur métier : qu’est-ce que cela signifie ? 820.

» Là, j’ai vu une roue à douze rayons et six jouvenceaux, qui la faisaient tourner : qu’est-ce que cela veut dire ? J’ai vu aussi un homme : qui était-ce ? J’ai vu encore un cheval à la taille démesurée : qu’est-ce donc ? 821.

» Et j’ai vu, chemin faisant, un taureau, sur lequel était monté un homme, qui, d’une voix obligeante, m’a dit cette parole : « Mange la fiente de ce taureau ; ton maître en a mangé. » 822,

» Alors, j’ai mangé la fiente du taureau, comme il m’y invitait. Qu’était-ce que cela ? J’aurais une grande envie d’ouïr ta sainteté m’apprendre ce que tout cela voulait dire. » 823.

Le maître à ces mots répondit : « Ces deux femmes sont Dhatâ et Vidhatâ ; les fils noirs et blancs sont les nuits et les jours ; cette roue à douze rayons, c’est l’année ; et les six jouvenceaux, qui la font tourner, sont les six saisons. 824.

» Cet homme était Indra lui-même ; son cheval, c’était Agni ; et le taureau, que tu as rencontré, chemin faisant, c’était Aîrâvata, le roi des éléphants. 825.

» L’homme, son cavalier, c’était encore Indra ; la fiente du taureau, que tu as mangée, c’était l’ambroisie ; et ce