Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/113

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fut grâce à elle sans doute qu’on ne t’a pas ôté la vie dans le monde des serpents. 826.

» En effet, touché de compassion pour toi, l’auguste Indra, mon ami, t’accorda ces faveurs : aussi, as-tu pu revenir de là avec les pendeloques dans tes mains. 827.

» Ta révérence peut s’en aller maintenant où elle voudra ; je lui donne congé. Tu obtiendras, mon ami, le bien suprême. » Ainsi congédié par son gourou, le vénérable Outanka, qui voulait dans sa colère se venger de Takshaka, se rendit à Hastinapoura. 828.

Aussitôt son arrivée dans Hastinapoura, dont il eut bientôt franchi la distance, Outanka, le plus vertueux des brahmes, vint trouver le roi Djanamédjaya. 820.

Il vit, environné de tous les côtés par ses conseillers, ce prince, qui jadis avait habité Takshaçila, ce monarque victorieux partout, jamais vaincu et les yeux toujours appliqués sur lui-même. 830.

Il verse d’abord sur lui ses vœux de victoire suivant l’étiquette et lui tient ce langage d’une voix, dont le timbre s’harmonisait avec la circonstance : 831.

« Ô le plus vertueux des princes, dit l’anachorète, quand une chose est à faire, c’en est une autre, que tu fais par légèreté, ô le plus vertueux des souverains. » 832.

A ces paroles du brahmane, dit le rejeton de Soûta, le roi Djanamédjaya, l’ayant respectueusement salué, répondit au plus grand des brahmes : 833.

« Je protège les créatures et par là je remplis mon devoir de kshatrya, lui dit Djanamédjaya. Mais dis-moi : que dois-je faire pour la chose, qui t’amène en ces lieux ? 834.