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Cette noble fille, que Rourou avait rachetée avec une moitié de sa vie, sortit de la mort, comme du sommeil. On vit bien dans l’avenir que, sur la somme entière des années de cet anachorète à l’éminente splendeur, une moitié de sa vie même avait été retranchée au profit de son épouse. Après cela, dans un jour fortuné, les parents de célébrer, pleins de joie, 975-976-977.

Ce mariage ; et les nouveaux époux de savourer le bonheur, chacun désirant la félicité de l’autre. Quand il eut recouvré de cette façon miraculeuse sa fiancée, toute resplendissante de blancheur, comme les filaments du lotus.

Cet anachorète, fidèle observateur de ses vœux, fit le serment d’ôter la vie aux serpents. Toujours armé d’un bâton et saisi d’une impitoyable colère à la vue de tous les serpents, il courait les frapper de toutes ses forces. Un certain jour, le brahmane Rourou s’en alla dans une grande forêt. 978-979-980.

Il vit là endormi un amphisbène, à la fleur de son âge. Lui aussitôt de lever son bâton, pareil à celui de la mort.

Le brahme en colère désirait le tuer ; mais l’amphisbène lui dit : « Je ne t’ai fait de mal en rien jusqu’à ce jour, homme riche de pénitences. 981-982.

» Pourquoi, saisi de colère, me frappes-tu avec cette rage ? » 983.

« Mon épouse, que j’aime à l’égal de ma vie, fut mordue par un serpent, lui répondit Rourou. Je suis lié ici par un serment épouvantable, que j’ai prononcé moi-même contre les serpents. 984.

» Le voici : « Autant de serpents je verrai, autant de serpents je tuerai ! » partant, je veux te tuer : je vais à l’instant même te délivrer de la vie ! » 985.