Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/161

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Ensuite le volatile, qui peut aller où il veut, l’oiseau, qui a toute la force, qu’il veut, continua le Soûtide, fit monter Arouna sur son dos, et, quittant l’hermitage de son père, se rendit vers sa mère sur la rive ultérieure du grand Océan. Il déposa là sur la plage orientale Arouna à l’éclatante splendeur au temps même que le soleil pensait à consumer les mondes avec ses plus ardents rayons. 1203-1264.

« Pourquoi l’adorable soleil, interrompit Rourou, voulait-il consumer les mondes ? Qu’est-ce que les Dieux lui avaient enlevé, pour qu’il fût alors saisi d’une telle colère ? » 1265.

« Le soleil et la lune, répondit Pramati, avaient dénoncé Ràhou au moment qu’il buvait l’ambroisie : depuis lors, ce Démon avait juré, anachorète sans péché, une haine éternelle au soleil et à la lune. 1266.

La colère s’alluma au cœur du soleil sous les blessures, qu’il avait reçues du monstre de l’éclipse : « C’est parce que j’ai rendu service aux Dieux, se dit-il, qu’est née la fureur de Râhou contre moi. 1267.

» Puisque personne ne vient à mon secours, ni dans mes travaux, ni dans mes souffrances, je veux commettre seul un méfait, d’où naîtra le malheur de beaucoup !

» Les habitants du ciel voient Râhou m’infliger ses morsures, et ce spectacle n’excite pas leur colère ! Puisqu’il en est ainsi, je vais, sans balancer, me mettre à consumer les mondes. » 1268—1269.

Après qu’il eut formé ce dessein, le soleil, armé de sa lumière, se rendit sur le mont Asta, où il déchaîna le feu de ses rayons pour anéantir les mondes. 1270.

Alors les Maharshis viennent trouver les Dieux et