Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/172

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« Et toi aussi, tu deviendras une tortue, qui vit au milieu des eaux ! » Soupratîka et Vibhâvasou, ayant échangé de cette manière leurs mutuelles imprécations, 1363.

» L’âme frappée de folie à cause de leurs biens, sont tombés dans la condition d’éléphant et de tortue, ayant été conçus l’un et l’autre dans le sein des bêtes, conséquence obligée du vice de la colère. 1364.

» Orgueilleux de leur taille et de leur force, animant de grands corps, se complaisant à leur inimitié mutuelle, ils continuent dans ce lac la haine, qu’ils ont eue dans leur vie précédente. 1365.

» Que l’un des deux, le bel et gigantesque éléphant s’approche, aussitôt l’habitante des eaux, la tortue au grand corps, agitant ce lac entièrement, se lève au bruit de son barrit. À la vue de son ennemie, l’éléphant s’arrête, roulant sa trompe comme frappé de stupeur. 1366-1367.

» Puis, le vigoureux pachyderme de remuer avec la fougue de ses pieds, de sa queue, de ses défenses et du bout de sa trompe, ce lac, agité par ses colères redoublées. 1368.

» La puissante tortue, dressant la tête, s’avance elle-même pour le combat. La hauteur du premier est de six yodjanas ; sa longueur est double. 1369.

» La seconde a trois yodjanas en hauteur et dix en circonférence. On les voit alors tous deux s’enivrer de combats et brûlants de s’arracher la vie. 1370.

» Affronte cette affaire ; là est l’objet de tes désirs ; et mets-la promptement à fin ! Quand tu auras mangé la tortue, semblable à une masse de grands nuages, avec l’éléphant aux formes épouvantables et pareil à une haute