Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/186

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Il se changea en or, continua le Soûtide ; et, flamboyant par une multitude de rayons, le volatile pénétra de force avec l’impétuosité d’un fleuve, qui se perd dans l’Océan.

Il vit un tchakra de fer au tranchant acéré, qui tournait sans relâche autour de l’ambroisie dans un retranchement formé de rasoirs. 1496-1497-1498.

Épouvantable, ayant la splendeur du soleil flamboyant et faite pour couper sans pitié les ravisseurs de l’ambroisie, c’était une machine aux formes terribles et parfaitement bien construite par les Dieux. À la vue de cette défense, le volatile en fit le tour ; puis, rétrécissant dans un clin-d’œil son corps, il s’y glissa dans l’interstice d’un angle. 1499.

Au-dessous du tranchant disque, il vit là pour la garde de l’ambroisie deux immenses et très-effroyables serpents à la grande force, au regard, qui dardait le venin, aux yeux enflammés, à la gueule enflammée, aux langues d’éclair, à l’éclat égal au feu allumé, à la fureur toujours éveillée. 1500-1501.

L’être, sur lequel un seul de ces monstres jetterait le regard de ses yeux toujours irrités, jamais fermés par un clin-d’œil, serait aussitôt réduit en cendres. 1502.

Garouda soudain inonda leurs yeux de poussière et, sous une forme, qu’ils ne voyaient pas, les couvrit partout de blessures. 1503.

Il fondit sur le milieu de ces vastes corps, les mit en pièces rapidement et se précipita sur l’ambroisie. L’héroïque et vigoureux oiseau, fils de Vinatâ, arracha le vase de l’amrita et s’enfuit d’un vol agile, après qu’il eut brisé la machine. 1504-1505.

Maître de l’ambroisie, où il ne but pas, le volatile sortit