Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cœur les paroles, que naguère lui a dites le serpent Élâpatra. 1648.

» Que le roi des serpents accomplisse de lui-même ces paroles ; les méchants périront ; mais non pas ceux, qui marchent dans le devoir. 1649.

» Il est né déjà ce brahme Djaratkârou, qui fait son plaisir d’une atroce pénitence : que Vâsouki, au temps venu, lui donne sa sœur Djaratkârou. 1650.

» Les paroles, qui furent dites avant celles-ci par le serpent Élâpatra, ont annoncé d’où sortirait le salut des serpents. Il en sera ainsi. Dieux, et non autrement ! »

Dès qu’il eut entendu ce langage du Pitâmaha, reprit le Soûtide, Vâsouki, le roi des serpents, rassuré sur la malédiction, qui l’avait comme frappé de folie, se hâta d’en porter les paroles à tous les serpents. 1651-1652.

Il éleva sa sœur en vue du pieux Djaratkârou et disposa autour de la jeune Djaratkârou une foule de serpents toujours attentifs. 1653.

Quand le vénérable Djaratkârou, se dit-il, voudra bien prendre une épouse, il faudra que j’aille vite à lui et que je l’appelle ; car ce sera notre salut ! » 1654.

Çâaunaka dit :

« Je désire te faire une demande, petit-fils de Soûta, sur ce magnanime rishi, que tu as appelé Djaratkârou.

» Pour quelle raison lui avait-on donné ce nom de Djaratkârou ? Veuille bien me dire exactement ce que signifie ce mot Djaratkârou. 1655-1656.

» Djarâ veut dire la vieillesse, la décrépitude, et karoû ce qui est hideux, répondit le Soûtide. Son corps était hideux à voir, tant une cruelle pénitence l’avait ruiné, vieilli peu à peu : voilà ce que veut dire ce nom,