Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/287

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héros, semblables à des Dieux, s’étaient rassemblés ici même sur la terre. » 2457.

« Sire, c’est le mystère des Dieux, suivant la tradition, répondit Vaîçampâyana. Je vais te le raconter, après que j’aurai fait hommage à l’Être-existant-par-lui-même.

Jadis, quand il eut dépeuplé toute la terre de kshatryas, Trisaptikritwa le Djamadagnide se mortifia dans la pénitence sur le Mahéndra, la plus haute des montagnes.

Le bras du Bhargavain ayant ainsi exterminé dans le monde tous les kshatryas, leurs veuves, désirant obtenir des fils, se rendirent chez les brahmes. 2458-2459-2460.

Ceux-ci, fidèles aux observances, de s’unir avec elles au jour convenable, et non pour le plaisir, ô le plus éminent des hommes, hors du temps prescrit. 2461.

Ces femmes par milliers conçurent des fruits dans leurs bras, sire, et donnèrent le jour à des kshatryas plus vigoureux que les précédents, 2462.

Garçons et filles, pour une nouvelle propagation des kshatryas : c’est ainsi que la caste des kshatryas fut renouvelée par les brahmes pénitents au sein des kshatryaines. 2463.

Née et grandie dans le devoir, cette race jouit d’une vie très-longue ; et de cette façon furent complétées les quatre castes, dont les brahmes sont la première. 2464.

L’homme voyait la femme par devoir au temps convenable, et non par amour hors de la saison : il en était ainsi des autres créatures, quoique nées du sein des animaux. Ils voyaient comme eux, chef des Bharatides, leurs femelles au temps fixé par la nature. De cette manière conforme à la loi se multipliaient les êtres animés par centaines de mille. 2465-2466.