Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/328

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Le glorieux héros arriva sur le seuil de cette enceinte d’hermitages, ravissante de toutes parts et semblable au monde des Dieux. 2866.

Il vit cette rivière aux saintes eaux, qui était là, embrassant l’hermitage, comme la mère de tous ces êtres animés. 2867.

Parsemée d’îles, habitation des canards, hantée par des troupes de Kinnaras, fréquentée des ours et des singes, elle roulait dans ses flots l’écume mêlée aux fleurs. 2868.

Résonnante du murmure des saintes prières, elle tirait une parure de ses îles, séjour des grands serpents, des tigres et des éléphants, enfiévrés de rut. 2869.

Sur le bord de cette rivière, il vit, habitée par des troupes de maharshis, l’agréable enceinte d’hermitages, où présidait le vénérable et magnanime fils de Kaçyapa. À la vue de cette enceinte des hermitages, à la vue de cette rivière, qui l’enfermait comme une chaîne, la pensée vint au monarque d’y pénétrer. 2870-2871.

Le monarque entra donc au bois, répétant les cris de ses paons ivres d’amour, ce bois, que parait la Mâlinî aux fraîches îles, aux rives amœnes, comme la Gangâ décore l’hermitage de Nara et de Nârâyana. Arrivé dans ce bocage, semblable au Tchaîtraratha, 2872-2873.

Il eut envie de voir le grand saint, fils de Kaçyapa, l’ascète Kanva, doué richement des vertus et d’une splendeur si éblouissante, que les yeux ne pouvaient le définir. 2874.

Il s’arrête sur le seuil de la forêt et parle ainsi à ses phalanges encombrées de chevaux, à son armée toute pleine d’éléphants et d’hommes de pied : 2875.

« Je vais visiter l’anachorète sans souillure, ce fils de