Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/340

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femme, dont il est aimé, en secret et sans la consécration des prières, n’en est pas moins appelé très-bon pour le kshatrya. 2979.

« Doushmanta est une âme juste, il est magnanime, c’est le plus grand des hommes : aussi, son amour l’a-t-il fait ton époux, Çakountalâ. 2980.

» Il naîtra de ton sein dans le monde un fils à la grande âme, aux grandes forces, qui jouira de toute la terre aussi loin quelle est enfermée par le cercle de ses mers. 1981.

» Le sceptre sublime de cet invincible et magnanime empereur de la terre sera éternellement obéi ! » 2982.

Après que l’anachorète délassé eut mis bas son fardeau, déposé les fruits et lavé ses pieds, Çakountalà lui dit :

« J’ai choisi pour mon époux le roi Doushmanta, le plus grand des hommes : daigne lui accorder ta faveur, à lui et à son ministre. » 2983-2984.

« À cause de toi, noble femme, reprit Kanva, je suis bien disposé pour lui : demande une grâce, ma belle, que tu aies envie d’obtenir. » 2985.

La grâce, dit Vaîçampâyana, que choisit alors Çakountalâ, inspirée par l’amour du bien de son époux, ce fut la plus haute vertu pour lui et la stabilité de l’empire des Pâauravas. 2986.

Doushmanta parti avec sa promesse, continua le narrateur, la belle Çakountalâ mit au monde un fils, enfant d’une incalculable splendeur. 2987.

Trois années, Djanamédjaya, s’étant accomplies, le jeune Doushmantide d’un éclat pareil au feu allumé, était déjà doué des perfections de la forme et de la générosité.

Kanva, le plus vertueux des hommes vertueux, fit célébrer suivant les rites pour ce sage incrément de noble race la cérémonie de la naissance et les autres. 2988-2989.