Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/352

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avec ses quatre frontières et ses girandoles de hautes montagnes ! » 3100.

Ces mots dits, reprit Vaîçampâyana, Çakountalâ de sortir. Alors, venue des airs, une voix, qui n’avait rien d’humain, jeta ces paroles à Doushmanta, environné de ses prêtres, de son archi-brahme et de ses augustes ministres : 3101.

« Bhastrâ fut la mère du père, à qui ce fils même doit le jour ! Nourris ton fils, Doushmanta, et ne méprise pas Çakountalâ. 3102.

» Le fils exempte les pères de visiter, roi des hommes, le séjour d’Yama. C’est toi, qui es le père de cet enfant : Çakountalâ a dit la vérité. 3103.

» C’est ton épouse, qui enfanta ce fils ; ton corps est maintenant doublé : nourris donc, noble Doushmanta, ce fils, qui t’est né de Çakountalâ ! 3104.

» Quelle plus grande misère que la vie d’un fils abandonné vivant ! Nourris, petit-fils de Poûrou, ce magnanime enfant, que Çakountalâ a conçu de Doushmanta !

» Cet enfant, né de vous, c’est à toi de le nourrir, bhartavya ; que son nom soit donc tiré de ce mot, et nommez-le Bharata ! » 3105-3106.

À ces paroles dites par les habitants du ciel, le monarque, issu de Poûrou, fut ravi de joie et tint ce langage à son Pourohita et ses ministres : 3107.

« Que vos excellences entendent les paroles de cet envoyé du ciel ! Pour moi, je sais qu’il en est ainsi et que cet enfant est bien mon fils. 3108.

» Si je l’avais reçu pour mon fils sur la seule parole de sa mère, il fût resté pour le monde un objet de doute, et sa naissance n’eût pas été claire. » 3109.