Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/372

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» Pourquoi, lui jeta Dévayàni, prends-tu ma robe, Asourî, toi, qui es mon élève ? Tu n’arriveras jamais à rien faire de bon, car tu manques de jugement ! » 3286.

« Ton père, lui répondit Çarmishthâ, debout sur un plan inférieur, comme une personne modeste, loue à chaque instant, car il est son barde, mon père, soit assis, soit couché. 3287.

» Toi, tu es la fille de celui, qui demande, qui loue, qui reçoit ; mais je suis, moi ! la fille de celui, qui est loué, qui donne, qui ne reçoit pas de salaire ! 3288.

» Sois vexée, fâche-toi, traite-moi en ennemie, courrouce-toi, indigente, pauvresse, mendiante ! Soulève tes flots, avec des armes, ou sans armes, 3289.

» Tu trouveras une guerrière en état de te combattre ! Je ne fais nul compte de toi ! » Dévayânî, reprit Vaîçarapâyana, était provoquée à la guerre, elle tenait à ravoir sa robe ; mais Çarmishthâ la poussa dans un puits et, cela fait, elle s’en revint à sa ville. 3290.

« Elle est tuée ! » crut l’Asourî aux résolutions criminelles, et, sans plus s’en inquiéter, elle retourna, pleine de colère, en son palais. 3291.

Ensuite arriva Yayâti, le fils de Nahousha, conduit en ces lieux par l’envie de trouver des gazelles, mais brûlant de soif, avec un char fatigué, avec des chevaux fatigués.

Le royal fils de Nahousha vit le puits, qu’il trouva sans eau ; mais il vit au fond une jeune fille, resplendissante comme la flamme du feu. 3292-3293.

À sa vue, le meilleur des rois, flattant d’une voix tendre, jointe à une beauté supérieure, la vierge, qui semblait appartenir à la condition des Immortels, lui demanda :

« Qui es-tu, fille au teint d’azur, aux ongles rouges, au