Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le temps venu, la femme aux yeux de lotus bleu mit au monde un jeune prince, semblable à un enfant des Immortels, sire, ayant aussi les yeux pareils à la fleur de lotus bleu. 3423.

Quand Dévayânî au limpide sourire eut appris la naissance de cet enfant, noble Bharatide, elle en fut affligée et fit de Çarmishthâ l’objet de sa pensée, 3424.

Dévayânî s’en alla trouver la fille de Vrishaparvan et lui dit ces paroles : « Femme aux jolis sourcils, quelle est cette faute commise dans une soif d’amour ? » 3425.

« Il est venu un certain rishi, âme juste, qui a lu entièrement le Véda, répondit Çarmishthâ. Généreux de ses grâces, je l’ai prié de m’exaucer un désir, qui fût uni au devoir. 3426.

« Je ne fais pas de l’amour, a-t-il répondu, un moyen de libertinage. » L’enfant m’est venu de ce saint homme ; je te dis la vérité. » 3427.

« Bien ! reprit Dévayânî. S’il en est ainsi, fille craintive, on connaît ce brahme. Je désire savoir ce qu’il est de naissance, de famille et de nom. » 3428.

« Quand je le vis aussi flamboyant que le soleil par la sainteté et la pénitence, repartit Çarmishthâ, je n’ai pas eu la force de m’en informer, reine au limpide sourire. »

« Si la chose est arrivée de cette manière, fit Dévayânî, si tu as obtenu l’enfant d’un brahmane, très-vertueux et très-saint, je n’en suis nullement fâchée, Çarmishthâ. » 3429—3430.

Après qu’elles eurent échangé ces paroles et qu’elles se furent ainsi moquées l’une de l’autre, continua le narrateur, Dévayânî s’en revint dans son palais : « Je voudrais bien savoir la vérité ! » se-disait-elle. 3431.