Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/400

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Il honorait ses hôtes avec des fruits sauvages et du beurre clarifié ; il gagnait le reste de sa vie en glanant et n’usait que de mets non préparés. 3547.

Le roi vécut ainsi un millier complet d’années : trente automnes, il comprima sa voix et tut sa pensée, comme un serpent. 3548.

Ensuite, il se nourrit de vent une année sans se lasser ; et se macéra dans la pénitence une autre année au milieu de cinq feux allumés. 3549.

Il demeura six mois debout sur un seul pied, n’ayant d’autre aliment que l’air ; et, couvrant de sa gloire sainte le ciel et la terre, il s’éleva enfin jusqu’au Swarga. 3550.

Arrivé dans le ciel, dit Vaîçampâyana, cet Indra des rois habita les palais des Immortels, où il reçut les hommages des treize Dieux, des Sâdhyas, des Maroutes et des Vasous. 3551.

Là, demeura long-temps, nous dit la tradition, le monarque de la terre, ayant soumis ses passions, cultivant la vertu, parcourant le monde des Dieux et le monde de Brahma. 3552.

Un jour, Yayâti, le meilleur des rois, fit une visite à Çakra et celui-ci, à la fin de l’entretien, adressa au souverain cette demande : 3553.

« Après que Poûrou eut pris ta vieillesse et que, revêtu de tes formes, il marchait sur la terre, monarque de cet empire, que tu lui avais donné, raconte-moi, sire, avec franchise ce que tu dis alors. » 3554.

« Je lui dis ces mots, répondit Yayâti : « Toute la contrée, qui s’étend de l’Yamounâ au Gange, est à toi. Le milieu de la terre est ton royaume ; tes frères ne sont rois qu’à ses extrémités. 3555.