Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/406

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quels en sont juste tous les devoirs ; car ta parole est d’un homme éloquent. » 3590.

« Je fus ici-bas, répondit Yayâti, un roi monarque universel ; ensuite, ma piété conquit les mondes supérieurs ; là, j’habitai l’espace de mille ans ; puis, j’allai dans un autre monde. 3591.

« Après cela, je fis mon séjour dans la charmante ville de Pourouhoûta aux mille portes, cité longue de cent yodjanas ; je demeurai là une durée de mille ans ; puis, j’allai dans un autre monde. 3592.

» Ensuite, j’obtins l’entrée difficile à obtenir de la ville impérissable, divine du Créateur, le souverain des mondes, où j’habitai encore l’espace de mille années ; puis, j’allai dans un autre monde. 3593.

» Au bout d’un temps passé dans le palais du Dieu des Dieux, j’établis à mon gré, honoré des treize Dieux, leur égal en splendeur et en puissance, mon habitation dans les mondes des souverains maîtres. 3594.

» Je fus aussi l’hôte du Nandana une myriade de siècles, revêtu d’une forme charmante, savourant le bonheur sur le sein des Apsaras et jouissant de contempler des arbres fleuris aux senteurs exquises et faits à ravir. 3595.

» Tandis que je vivais là, plongé en des plaisirs divins, un temps fort long, outre mesure, s’étant écoulé, le messager des Dieux aux formes terribles me dit trois fois d’une voix prolongée : « Tombe ! tombe ! tombe ! 3596.

» C’est ainsi, lion des rois, que me fut annoncé mon arrêt, quand la récompense de mes vertus se fut épuisée ; je tombai du Nandana, et j’entendis au milieu des airs les voix lamentables des Dieux, qui déploraient mon infortune : 3597.